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historique

L’aventure sioniste est condamnée


Voici une fois de plus la question sioniste à l'ordre du jour.

L'an dernier, en août 1929, de terribles massacres avaient brutalement rappelé au monde qu'on n'introduit pas artificiellement 34.300 Juifs dans un pays de 572.200 Arabes sans provoquer d’insolubles conflits.

Après avoir promis aux Arabes la création d'un grand royaume englobant la Palestine, l'impérialisme anglais avait décidé, en 1917, par la fameuse déclaration Balfour, la création en Palestine d'un foyer national juif. Cette volte-face était due à l'influence des grands financiers israélites, dont le concours avait été précieux pendant la guerre, également au désir de l'Angleterre de s'établir au nord du canal de Suez sous le prétexte de protéger les Juifs. Ceux-ci ne tardèrent pas à racheter leurs terres aux Arabes ruinés, prétendirent gouverner un pays dans lequel ils ne constituaient qu'une petite minorité, multiplièrent les maladresses et les provocations.

Le nationalisme musulman devait inévitablement se réveiller ; et, à plusieurs reprises, ce furent de sanglantes tueries. La dernière, celle de 1929, valut au gouvernement britannique un blâme cinglant de la part de la Société des Nations.

Piqué au vif, Londres vient de modifier complètement sa politique. Ayant constaté que la population arabe s'accroît très rapidement, tandis que les terres disponibles pour sa subsistance ont diminué d'environ 100 000 hectares qui sont passés aux mains des Israélites, on y a décidé d'arrêter à peu près complètement l'immigration juive et d'organiser un fonds de secours agricole afin de permettre aux Arabes de conserver leurs terres.

En matière de politique, l'Angleterre annonce son intention de ne plus favoriser systématiquement les Juifs et de tenir plus égale la balance entre les deux éléments de la population : le régime représentatif, qui assure la prépondérance de l'élément arabe, sera enfin établi. A toutes fins utiles, deux bataillons d'infanterie et deux escadrilles d'avions seront maintenus dans le pays.

On imagine la colère dans le camp sioniste. Le docteur Weizmann, président de l'organisation mondiale sioniste et lord Melchett (sir Alfred Mond), vice-président du Comité politique juif, ont donné, en signe de protestation, leur démission. Aux Etats-Unis, où les Juifs sont puissants, de bruyantes manifestations se sont produites.

Il ne nous reste plus qu'à attendre celle du citoyen Vandervelde, ce socialiste favorable à l'impérialisme britannique et à ses protégés sionistes, qui dénie aux Arabes le droit d'être maîtres chez eux. Malgré Vandervelde, malgré lord Melchett, l'aventure sioniste, défi à la nature et à la géographie, est condamnée.

Le Cri du peuple, 29 oct. 1930

Dernière mise à jour CVS: Dimanche 02 Mars, 2008 [11:53:28 UTC]